11 juin : Rencontre/débat autour de Cahiers d’Enquêtes Politiques

Rencontre/débat le samedi 11 juin avec les éditeurs de Cahiers d’enquêtes politique. Vivre, expérimenter, raconter. Les Editions des Mondes à faire, 2016 à 15 h. à la librairie

Cahier d’enquêtes politiques est composé de sept récits d’enquêtes et de sept textes écrits en écho où il est question de science-fiction et de la Renaissance, de Mai 68, de soin et de squat, de communautés qui s’accrochent à la vie, de jardins collectifs, de ruines d’industrie, de hack et de machines bidouillées.

 

2016-06-03 - Jacques Wajnsztejn

Contrairement aux mouvements anti-CIP et anti-CPE, ce ne sont pas ceux qui sont les plus directement concernés par la loi El Khomri qui sont à l’origine du mouvement car le projet de loi ne s’adresse pas spécifiquement à la jeunesse. Toutefois, lycéens et étudiants sont les plus libres de leur mouvement et ont le moins de contrainte sociale et hiérarchique. Mais cet avantage comprend son inconvénient qui est que le mouvement des scolarisés est ultra minoritaire au sein même de la jeunesse et il ne peut donc s’appuyer sur les bases arrières que constitueraient lycées et universités. Il est obligé de tenir la rue d’où une convergence évidente avec l’initiative « Nuit debout » qui se situe pourtant dans une toute autre perspective, celle de tenir les places dans une sorte de happening de la parole libérée. Une convergence s’est progressivement aussi établie avec la CGT dans la mesure où celle-ci, par rapport à une CFDT qui négocie et participe de la réforme, prend de plus en plus la place d’une force d’opposition dépassant le clivage parti/syndicat ou plutôt inversant la formule léniniste de la courroie de transmission. Elle prend de fait la place des partis et groupuscules de l’extrême gauche relégués en fond de manifs et très discrets dans les AG.

Mais cette convergence est très fragile car ce qui s’exprime dans ces trois courants n’est pas de même niveau.

Lycéens et étudiants, jeunes prolétaires maintenant en tête des manifestations expriment une révolte générale à fleur de peau et un refus spontané du capital. Ils sont dans la négation de l’ordre établi, dans une perspective de confrontation avec l’État et sa police,

Les participants à Nuit debout sont eux dans l’affirmation d’une démocratie ici et maintenant en ayant l’impression de pouvoir faire sécession d’avec le pouvoir institué. Ils affirment la possibilité d’une constituante sortant des assemblées des places.

Enfin, la CGT de Martinez est en passe d’être débordée par ses fédérations les plus dures qui cherchent (une dernière fois ?) à affirmer une identité ouvrière sur la base de leurs propres revendications. Il n’y a en effet pas vraiment convergence entre la grève dans ces secteurs où il suffit d’être déterminé et même peu nombreux pour bloquer l’ensemble, et le reste du mouvement.

Le paradoxe du mouvement est d’être un mouvement contre un projet de loi-travail qui a déserté les lieux de travail pour porter la contestation à un niveau plus général. Mais ce niveau n’est-il justement pas trop général vu le rapport de forces. Pour ne prendre qu’un exemple, les lycéens et étudiants n’ont-ils rien à dire sur l’école et l’éducation, les rapports maître/élève, l’organisation des savoirs.

 

Samedi 28  mai à 15 h : Rencontre/débat avec Fabrice Riceputi autour de La bataille d’Einaudi, Le passager clandestin, 2015.

Dans ce livre Fabrice Repuci relate le long combat de Jean-Luc Einaudi (1951-2014) auteur de La bataille de Paris, 17 octobre 1961 (Seuil, 1991) pour révéler la vérité sur le « pogrom » du 17 octobre 1961 à Paris quand 12 000 Algériens furent raflés, enfermés et brutalisés tandis que des dizaines d’entre eux étaient assassinés par la police, dirigée alors par le préfet Maurice Papon. Pendant longtemps ce crime a été occulté ou minoré, la gauche même, qui a longtemps protesté contre la répression de la manifestation au Métro Charonne (8 février 1962) qui causa 9 morts parmi les manifestants, a négligé ce crime d’un état colonial.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 9 mai à 18 heures : Rencontre/débat avec Jann Marc Rouillan

À l’occasion de la sortie à Lyon du film Faut savoir se contenter de beaucoup de Jean-Henri Meunier, où il joue son propre rôle en compagnie de Noël Godin, rencontre/débat à La Gryffe avec Jann-Marc Rouillan.

Ancien membre du MIL, des GARI, puis d’Action Directe, Jann-Marc Rouillan incarcéré pendant 24 ans va évoquer l’expérience militante retracée dans De mémoire(3)La courte saison des GARI : Toulouse 1974, Ed. Agone, 2011, mais aussi son parcours d’écrivain commencé en 2001 avec Je hais les matins, Denoël. Il a publié dernièrement Le Tricard. Chronique du dehors d’un interdit de séjour, Ed. Al Dante, 2013, Le rat empoisonné, Ed. Al Dante, 2014.

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