LE PRINCIPE
Elles sont apparues depuis deux ou trois ans dans la région lyonnaise. Sous des formes diverses elles présentent quatre grandes caractéristiques communes :
1 – Un petit nombre d’adhérents (pas plus d’une vingtaine), cooptés, et permettant ainsi des relations immédiates fondées sur la confiance mutuelle.
2 – Des relations et un fonctionnement le plus léger possible à travers des rencontres conviviales régulières (tous les mois ou tous les deux mois), pour payer les cotisations et prendre toutes les grandes ou petites décisions (prêts, dons, entre-aides diverses…).
3 – Une cotisation mensuelle modique (généralement dix euros), et égale pour tous.
4 – Un fonctionnement affinitaire fondé sur le consensus libertaire (refus du vote et du jeu politique des majorités et des minorités)
Les caisses de solidarité ne sont pas seulement un système d’épargne collective mais une source concrète d’entraide et de soutien matériel et humain. Elles constituent un lieu de discussion et de réflexion qui permet à chaque collectif et selon les circonstances, d’agir et de penser ensemble face à n’importe quel événement ou situation.
La force des caisses de solidarité n’est pas liée à la centralisation mais au contraire à une démultiplication de lieux et de forces radicalement autonomes, sans appareils ni bureaucratie ; des forces et des ressources pouvant se joindre et s’associer directement pour soutenir telle ou telle initiative, faire face à n’importe quelle situation.
« Y’en a pas un sur cent » chantait Léo Ferré.
Et encore Ferré était optimiste. Il serait plus juste de dire qu’il n’y en a pas un sur mille ou sur un million.
Mais chaque caisse créée prétend être de ces « 1 sur cent », « 1 sur dix-mille », « 1 sur un million ».
Une caisse parmi cent, mille autres.
Un million d’initiatives semblables ou analogues, impliquant chaque fois des centaines et des milliers de groupes affinitaires autonomes ; où tout est discuté à fond à des milliers ou des millions d’endroits ; d’où peuvent naître de puissants mouvements.
Non des foules éphémères mais des collectifs solides, expérimentés et durables, capables par leur association de résister au monde présent et de le transformer.
Une force collective de fait et non de droit, sans appareils centralisateur, sans vote ni représentant, fondée sur les seules et libres discussion dans chacun des collectifs.
Be the first to comment on "Lyon militant"