Des réactions à la Nuit Debout et à ses aventures

Réflexions au sujet de l’article du 21/04 sur Rebellyon au sujet des manif. sauvages et de la polémique sur la visite de « Soraliens » sur le site de Nuit Debout.

J’ai l’impression de revoir jouer le sempiternel scénario de la «  manif sauvage  ritualisée »  qui relève à mon sens soit d’une volonté mimétique de faire comme à Paris soit d’un manque de lucidité par rapport à ce qui se joue en ce moment dans le mouvement Nuit Debout. De plus le mépris élitiste et idéologique qui est affiché sous couvert de radicalité me semble en contradiction totale avec le combat contre les rapports de domination.

Rechercher le contact avec les boucliers pour se dire ensuite que ça fait mal relève d’une logique victimaire qui enferme dans un cercle vicieux action- répression ,la violence de cette dernière étant censée donner implicitement la mesure de la radicalité de l’action.

Pour l’avoir pratiqué pendant des années je peux vous dire que ce jeu ne mène à rien que de renforcer la dépendance à ce qu’on combat et sûrement pas à une situation insurrectionnelle préfigurant le matin du grand soir !

L’intérêt des Nuits Debout malgré les faiblesses théorico-pratiques du mouvement tout juste naissant c’est d’ouvrir un espace de paroles et d’actions dans la convergence des luttes et donc ouvrir une brèche dans le discours idéologique du  « prêt à penser » en tout genre avec l’expérimentation d’un mode de fonctionnement autogestionnaire, horizontal et anti autoritaire.

Les « petites mains » qui s’agitent ont quand même contribué à nourrir l’espoir de quelques milliers de personnes (en même temps que leur estomac) qu’un autre monde est possible.

La focalisation du débat lors de l’AG après la manif de Vaulx sur la répression (même si elle doit être dénoncée) et la focalisation anti fasciste (ce qui n’empêche pas de rester vigilant ) suite au passage d’adeptes de Soral dans l’assemblée montre bien la difficulté à sortir des sentiers battus de nos cibles favorites et des professions de foi qui vont avec, allant jusqu ‘à recréer une menace du diable même si elle ne correspond à aucune réalité.

En effet ou dans les faits à aucun moment il n’a été question de donner la parole à des fachos qui ne l’ont d’ailleurs jamais demandé. La polémique qui a suivi dans le débat n’avait donc pas lieu d’être sinon de réduire la focale sur un risque supposé du retour de l’ennemi héréditaire et créer ainsi de la tension dans les échanges entre les partisans de la liberté d’expression pour tous et ceux qui souhaitent faire des exceptions à cause des idées nauséabondes que ces groupes d’extrême droite diffusent. Cette question rebondit avec l’exclusion de Finkelkraut à ND Paris même s’il n’est pas de cette mouvance..

Le problème et dans les faits aucune idée de cette nature n’a été exprimée dans l’Agora à ma connaissance.

Il n’en reste pas moins que si la question se posait il faudrait une prise de position claire de l’assemblée à ce sujet et non pas de Nuit Debout qui n’est ni une personne ni un parti.

Certaines personnes étaient sans doute dans l’ignorance de la nuisance de ces groupes mais en remettant cela dans ce dernier article de Rebellyon ne risque –t-on pas de faire de la promotion à ces gens là qu’on devrait oublier dans les poubelles de l’Histoire ?

Un des enjeux du projet sur la convergence des luttes est de sortir du cadre des identités militantes en terme d’appartenance et de discours codifiés et stéréotypés pour se retrouver dans une cohérence supérieure, une intelligence collective en construction avec un socle commun (à définir avec un prochain groupe de travail) pour dépasser tous les rapports de domination sans craindre de perdre sa virginité révolutionnaire ou l’intégrité de son ego.

Le projet politique de Nuit Debout est en construction et je vous invite a le rejoindre. Ce mouvement sera ce qu’on en fera ensemble et sa force consiste à se transformer au fur et à mesure des critiques et non pas d’énoncer des vérités toutes faites

 

 

 

 

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